Retour à la conscience...(libre)

Où était-il? Un mouvement agréable s'opérait sur son corps, un mouvement de balancier, comme lorsqu'on est bercé... Shirin se sentait bien, les yeux clos, comme si tout allait merveilleusement bien dans le meilleur des mondes... Il se retourna sur son flanc gauche avec une légère et bien étrange sensation de lourdeur ainsi que de fraîcheur intense... De nouveau s'opéra cette sensation de balancier...

Et, tiens, quelque chose de bien étrange: Ses draps remontaient à peu près jusqu'à la demi de son visage... Et, encore plus étrange, ils épousaient à la perfection ce délicieux mouvement de balancier... Cela faisait si longtemps que Shirin ne s'était pas senti si entouré... Il eut un sourire béa et se décida enfin à étirer ses membres engourdis... Il eu aussi le malheur de bailler et but submergé par une gorgée d'eau pure qui l'étouffa un moment avant qu'il ne la recrache à grands renforts de toussotements.

Il ouvrit les yeux en grand... Comment s'était-il retrouvé au beau milieu d'un lac? Tournant et retournant la tête de tous côtès, le jeune homme maintenait aisément sa position dans l'eau... Il se demanda d'où venait ce si beau paysage encore inconnu pour lui... En effet une eau d'un bleu magnifique s'étendait très loin et la berge qui ne devait être qu'à une vingtaine de mètres était propres, bordée de quelques arbres, quelques animaux s'y abreuvant goulument... Le jeune homme eut un sourire et se mit à nager vers ladite berge.

Il constatait merveilleusement que ses jambes se mouvaient d'elles même, il n'avait jamais été très bon nageur mais cette fois il était très surpris de se sentir très à l'aise dans l'eau, se mouvant aussi bien qu'un poisson presqu'à même de comprendre le béa ba de l'eau... Il finit par arriver à la berge où il se redressa, rejettant ses cheveux d'une si jolie couleur sur ses épaules sous les yeux craintifs des animaux alentours...

Shirin leur sourit amicalement et tendit une main bienveillante vers une petite loutre qui, curieuse s'avança vers le jeune homme aux yeux roses. Ce dernier caressa d'abord le sommet de sa tête puis la prit contre lui... La bestiole ne chercha pas à fuir et se laissa dorloter ainsi alors que les autres reprenaient leurs activités diverses...

Shirin en même temps que de caresser la loutre,réfléchissait aux circonstances de son arrivée ici... Il se rendit compté également que de son pyjama il ne restait rien... Il était élégement habillé d'un pantalon noir et d'une chemise blanche dont les premiers boutons étaient ouverts sur son torse imberbe... Il fut satisfait de voir qu'en plus de tous ces changements, il ne s'était pas transformé en femme... Il eut donc un sourire amusé alors que la loutre cherchait l'issue de ses mains... Il ouvrit les bras et la loutre entra dans l'eau en un rien de temps... Shirin se leva...

"Y aurait-il quelqu'un qui puisse m'aider dans les environs? Un prince charmant venant chercher sa belle au l..."

Sous la surprise ses yeux s'écarquillèrent... Il se retourna et regarda le lac... Mon dieu... Tout était singulièrement identique... Dans ce conte... Le miroir aux fées... Le prince viendrait-il le chercher? Il se retourna de nouveau vers les arbres et le mouvement fut si vif qu'il se piqua au poignet avec... Il remonta son poignet au niveau de ses yeux et déglutit... Elle était là, l'épingle de sûreté qui avait dû servir à les tuer... Il fut parcourus de tremblements et se frotta le poignet à l'endroit où l'aiguille l'avait piquée, où perlait déjà une goutte de sang.

Il se laissa tomber à genoux près de l'eau et souffla un moment comme pour se sortir de se rêves étrange... Il alla jusqu'à s'asperger le visage d'eau, regardant parfois cette aiguille si pointue... Mais plus il y regardait, plus elle lui faisait peur... On pouvait y discerner ce qui ressemblait à du sang, d'une délicieuse couleur coquelicot...

Il sentait que la folie allait le prendre... Il était l'auteur de ces crimes contre nature? Il se releva et sa vue se brouilla, il vit comme s'ils étaient vraiment là six corps arborant tous des trous béants au niveau de la poitrine... Il tomba de nouveau à genoux, tremblants, provoquants l'envol de plusieurs oiseaux venus se réfugiers à ses pieds... Et ses yeux rose rouges se vidèrent de leur eau...

Oui il pleurait... Incontrolable, les larmes coulaient sur ses joues, tombant sur les pierres polies de la berge du lac... Mon dieu il était le meurtrier de six fées qui par dessus le marchers étaient de sa famille...

Hitori marchait, encore et toujours. Il se demandait depuis combien de temps il ne s'était pas reposé...? Peut être était-il temps de faire une pause...? Il fallait trouver un endroit agréable, alors...Oui, Hitori pouvait être douillet, quand il s'y mettait. Il n'y avait pas grand chose autour de lui à part quelques arbres et de la verdure d'un vert clair, comme s'il riait, en opposition avec le regard indifférent d'Hitori. Le jeune homme s'arrêta un instant. Voyons voir...il avat dû déjà venir ici, une fois, cet endroit lui était familié...bah, cela faisait tellement longtemps qu'il parcourait ces terres...
Tout d'un coup, il entendit une voix. Enfin, il crut. Elle était un peu éloignée, alors il crut avoir rêvé.

Ah ! Il se souvenait. pas très loin d'ici se trouvait un lac. Il allait pouvoir s'abreuver, alors ! Et puis, les lacs étaient si reposant. C'était comme si le temps se figeait ; l'eau restait immuable, sans bouger. La seule chose que l'on pouvait entendre étaient les murmures du vent et le battement des ailes d'un oiseau, ou alors une petite loutre...
Sans attendre d'avantage, Hitori suivit son instinct et se remit en route, d'un pas un peu plus rapide cette fois-ci.
Il marchait, marchait, marchait...et il ne trouvait rien, au final...toujours rien...après toutes ces années...?

L'envie soudaine de chanter l'empara. Autour de lui, quelques oiseaux semblaient le sentir, et le regardaient d'un air curieux...Le jeune garçon se sentir un peu gêné d'autant de regards rivés sur lui. Il s'entendait bien avec les oiseaux, il les comprenaient assez bien, et là, s'était comme s'ils l'imploraient de leur faire entendre sa voix...
Hitori chantait rarement pour les autres, du moins, plus depuis sa fuite du palais. Il ne chantait que des airs tristes, même s'ils étaient incroyablement beaux, ils montraient comme un profond désespoir, le désespoir d'avoir perdu quelque chose...Il ne chantait plus que pour lui même, comme un remède apaisant ses blessures, mais ne pouvant pas les guérir. Il chantait pour passer le temps, pour se lamenter, pour se remémorer ses actes passés, pour tenter de trouver cette chose qu'il voulait revivre, à nouveau, mais que jadis on lui avait interdite...Depuis, plus jamais il ne l'avait retrouvé...
Néanmoins il gardait espoir...il pouvait toujours la retrouver...oui, il suffisait de la chercher...

C'était tout de même un sacré paradoxe, chercher l'amour en étant seul...ses espoirs devaient donc être vains...
Mais il ne pouvait s'empêcher de chercher. C'était presque devenu sa raison de vivre...il n'avait plus rien, dans sa vie. Il était comme condamné à errer, à marcher, il ne savait pas où aller mais il ne pouvait pas s'arrêter.
Il devait chercher...
Hitori était bien compliqué...!

Sans vraiment s'en rendre compte, sa voix commença à s'élever alors qu'il continuait de marcher. Hitori frodonnait un petit air triste, de sa voix douce et mélodieuse. Soudain, ce fut comme si toute la nature l'écouta, les oiseaux se turent, le vent se calma...Plus rien, plus un son, sauf cette voix infiniment triste et belle...

Puis sa voix se tut. Il commençait à sentir l'eau, l'air se rafraichissait. Il continua à avancer...Il entendit des battements d'ailes. Des oiseaux s'envolaient...si nombreux ? Pour quelle raison ? Et là, il se stoppa net. Quelqu'un était là, agenouillé devant le lac. Hitori se lamenta intérieurement. Il n'avait entendu chanter ? Et...il pleurait ?
Que devait-il faire ? Ignorer cet homme ? Ou alors le regarder de plus près...?

Hitori continua à hésiter, puis finalement, s'avança en direction de l'inconnu. Il jeta un rapide coup d'oeil, muet...Il fut surpris de constater que cet inconnu avait des yeux assez familier pour notre roussignol. Oui, il avait des yeux rouges, mais un rouge tirant plus sur le rose...alors que ceux d'Hitori étaient d'un rouge flamboyant, très vif.
Le jeune garçon resta un peu béat, cela ne lui était jamais arrivé, encore...

Il ne savait pas quoi dire, il ne pouvait pas guérir ses propres blessures, alors pouvait-il guérir celles des autres...?
Son regard restait froid, son corps droit. Malgré tout, il ouvrit la bouche pour dire quelques mots...

"Pourquoi...pleures-tu ?"

Tiens, d'habitude, il ne posait jamais de questions...c'était l'inverse...bah, il fallait un début à tout.
Enfin, il doutait que l'inconnu lui répondrait, en tout cas, lui, à sa place, l'aurait envoyé baladé...Hitori se rendit compte que sa phrase était déplacée et s'en mordu un peu les doigts.
Bah, si l'homme voulait être seul, alors il partirait...Le lac était assez grand pour aller boire ailleurs...cependant, il n'oserait plus chanter...

Il ne voulait plus se voir, jamais, plus regarder l'eau... Plus savoir quels étaient leurs visages... Ne plus se souvenir de son crime... Il regarda la chainette à son poignet et il trouva qu'elle pesait lourd, comme si elle était là pour lui rappeller combien il était dur de porter sur ses seules épaules le poids de tels crimes... Il se dit alors que sa cause n'était pas perdue, qu'il pourait plaider n'avoir fait cela que pour pouvoir enfin retrouver son amour... Mais de nouveau, ses espoirs furent réduits à néant... Quel amour? Il n'était nulle part... Et pourtant, Shirin avait besoin de sa présence en ce moment...

Un nouveau spasme le parcourut et il serra les poings avant de se redresser légèrement, essuyant les unes après les autres les larmes qui venaient couler sur ses joues pour y imprimer un parcours longiligne, Shirin devait s'y faire, il était un meurtrier et il avait tué pour rien... Il ne put cependant pas s'en remettre aussi vite qu'il l'eut voulu...
Car en effet, un autre jeune homme débarqua avant qu'il n'ait eu le temps de se reprendre... Dans un ultime hoquet, son regard rose se porta sur celui qu'on aurait put décrire comme un intrus, ou peut être comme une distraction, un sauveur? Shirin se releva et épousseta ses vêtements sèchés à présent par le soleil... Il essuya la dernière larme qui perturbait le blanc maladif de ses joues pour enfin redresser la tête et regarder attentivement celui qui était venu perturber son instant de rédemption... Ou plutôt... Son retour brutal et prémédité à la conscience, ça aurait été plus exact dans ces circonstances...

Et il fut surpris... Des cheveux plutôt longs d'une couleur étrange mais pas désagréable, un grain de peau légèrement hâlé, des yeux d'un rouge flamboyant... Tout entrait en opposition tout en s'accordant plutôt bien... Très bien même... Il se sentit ridicule et baissa la tête sans conviction, serrant les dents et se mordant la lèvre comme pour se donner contenance... Ce qui, en soi, ne marchait pas le moins du monde... Néanmoins, Shirin pouvait se féliciter de s'être arrêté de pleurer au bon moment.

"Ca... Je sais que tu n'es pas interessé par la raison de mes pleurs... Ma présence même t'est égale... Mais ça peut me faire du bien d'en parler alors je te réponds... Si je pleurs c'est parce que je viens d'arriver et que... Je me suis rendu compte qu'il me manquait quelque chose de très important alors que j'avais payé un prix assez cher pour l'avoir... Oh détrompe toi, ça n'est en rien matériel..."

Il frissona, essayant sans y parvenir de s'imaginer à quoi ressemblait celui pour qui il avait donné la vie de ses frangins... Il serra les dents... Impossible de mettre un visage ou même un nom sur ce personnage qui lui avait vallu pourtant un sacrifice qu'il n'aurait jamais voulu faire... Il porta une main à son visage et avec l'aide de son pouce et de son index, se frotta les yeux doucement. C'était toujours plus élégant que de faire ça à la manière d'un gosse de trois ans.

Il tourna à nouveau son regard vers Hitori... Bien sûr il avait entendu ce chant mais ne se doutait pas qu'elle puisse venir d'un simple être humain... La voix était tellement belle et cristalline... Il frissona à son souvenir... Son chant avait été tellement triste... Il se tourna complètement vers Hitori, posant ses mains sur ses hanches nonchalement, il ne s'en rendait même pas compte, reprenant des tics de sa vie d'avant...

"Au fait, Je me nomme Shirin Tomas... Qui es-tu toi? Et pourquoi es-tu ici?"

On aurait pu le dire curieux, et on aurait eu tord qu'à moitiè à vrai dire mais le jeune homme cherchait surtout à en savoir plus sur ce jeune homme étrange arrivé de nulle part dans un moment critique où celui qui aurait dû arriver était ce prince sur son étalon blanc... Il eut une moue de dépit... Il se surprenait lui même à rêver sur mille et une ineptie qui n'aurait pas lieu... Il y avait belle lurette qu'il savait à quel point les contes pouvaient receler du mensonge... Mais il voulait croire en ce nouveau venu, il voulait espérer qu'il ne le laisserait pas, qu'il resterait afin de peut être se laisser connaître par Shirin...

Les yeux d'Hitori s'écarquillèrent. Il avait dit...qu'il lui manquait quelque chose de très important en payant un prix assez cher pour l'avoir...et que ce n'était pas...matériel ? Hitori, à lui aussi, lui manquait quelque chose d'immatériel...en revanche, il n'avait rien payé pour l'avoir...mais il il le payait, à présent...il payait le prix de quelques chose qu'il n'avait plus. Comme une dette innefaçable, le suivant partout où il allait.
Quand serait-elle enfin payée...?

Les yeux du jeune homme exprimaient toujours une certaine stupéfaction, néanmoins, aucun mot ne sortit de sa bouche. Il préférait attendre, et regarder ces yeux presques similaires aux siens.
En tout cas, la présence de cet inconnu ne lui était pas égale, contrairement à ce qu'il avait dit...pas vraiment, du moins...sinon, il ne serait pas venu le voir de plus près. Il n'aurait pas cherché à l'approcher.
Peut être, qu'au fond, Hitori ne supportait plus les larmes...pas plus les siennes que celles des autres...quelque part, il souffait tellement de sa condition, devenue une obsession, qu'il aurait voulu porter sur ses épaules toute la souffrance du monde, pour être le seul à souffrir...
Sa tristesse était si grande qu'il ne pensait pas qu'il pouvait y avoir une différence...Au fond, Hitori avait toujours été gentil. Derrière ce regard froid et ses yeux tristes se cachaient juste un garçon blessé par le passé, obsédé par la seule chose lui permettant de vivre. La seule chose lui permettant de marcher...

Shirin Tomas...C'est ainsi que l'inconnu se présenta à lui. Tiens, les choses reprenaient leur cours...on lui posait des questions...qui il était et pourquoi il était là...? Hitori regarda son interlocuteur. Son regard n'était plus tellement froid, seulement triste. Il n'aimait pas les larmes...cela lui rappelait celles qu'il avait lui même versées pendant si longtemps...
Peut être cela suprenait les gens, que de ce garçon paressant si froid et triste, une voix si douce sortait de sa bouche...ses cordes vocales étaient-elles un don...? En tout cas, cette voix se mit à parler pour répondre à Shirin.

"Je suis...Hitori...Akai...on m'appelle aussi le roussignol..."

C'était étrange, à chaque fois qu'il se présentait, à chaque fois il donnait ce surnom...ainsi, il le suivait partout et restait accroché à lui, comme une ombre...une ombre du passé, mais aussi une ombre de sa personnalité...Après tout, il n'avait pas d'identité, à part ses noms et ce surnom...il n'était rien, démunit d'origine...
Il n'était qu'un petit roussignol sortit trop tôt du nid, chantant d'une voix plus merveilleuse que celle d'un oiseau...
Oui, finalement, ce surnom c'était vraiment imprégné en lui...il était...un roussignol...abandonné ?
Les oiseaux étaient-ils toujours aussi seuls ?
Ne pouvaient-ils que voler ? Ne pouvaient-ils pas trouver un refuge ? Bâtir un nid...cela paressait si impossible pour Hitori...le dernier nid qu'l avait construit avait été détruit...comment pouvait-il reprendre confiance ?
Et puis, il ne pouvait pas bâtir ce nid sans avoir trouvé ce qu'il cherchait...
Ce jour là, peut être qu'enfin...

Hitori sortit de ses pensées et se rapprocha du lac qu'il fixa de ses yeux rouges flamboyant. Il étaient si opposés à cette eau calme et bleue...
Sa voix douce s'éleva à nouveau...

"Je suis ici...sans raison...est-ce que je fuis...? Est-ce que je cherche...? Les deux ?"

Oui, fuyait-il ? Mais, ce dont il avait peur, c'était qu'en fuyant, ses yeux deviennent aveugles à cette chose si chère qu'il cherchait sans cesse...parcourant les terres de long en large...

"Depuis combien de temps..est-ce que je marche ? Depuis combien de temps...est-ce que je cherche cette chose que j'ai perdue jadis ?"

Des années sûrement...oui, certainement...c'était si proche et loin à la fois...ces instants de bonheur envolés, cette solitude prenant de plus en plus de place en lui jusqu'à en laisser une blessure éternelle...une plaie dans sa triste âme. Il s'agenouilla légèrement pour enfoncer encore plus son regard dans cet eau. Dans ce reflet.
C'était lui...le roussignol. Il fut un temps ou ce visage souriait. Oui, il souriait, il riait...il vivait un amour interdit qui, un jour, provoqua sa perte...sa fuite...et cette recherche éternelle de l'amour...
Sa voix...il se sentait oppressé...

D'un murmure, quelques mots s'échappèrent, il perdit le contrôle de sa voix.

"Je veux chanter..."

Ces mots étaient apparus si plaintifs...! Hitori releva soudainement la tête, les yeux comme étonnés, montrant une certaine honte. Le teint légèrement rougit, il se releva précipitamment, ses cheveux bruns épousant ses mouvements. Sans le vouloir, son regard rouge croisa celui de Shirin. Alors, Hitori baissa les yeux et fixa le sol.
Sa voix...
Il sentait la présence des oiseaux, ils lui disaient "chante". Mais il ne voulait pas...non...il y avait quelqu'un...

Un moineau se posa alors sur son épaule. Etonné, il tendit un doigt et l'oiseau vint se poser dessus. Il le regarda d'un air attendrit.

"Tu t'inquiètes pour moi...? Tu n'as qu'à chanter, toi..."

Mais le moineau ne semblait pas de cette avis. Il bougea machinalement, comme pour faire comprendre quelque chose, mais Hitori n'avait pas le coeur à le décrypter. L'oiseau se posa alors sur sa tête. Hitori poussa un léger soupir avec une tête fatiguée.
Et ses yeux, toujours aussi tristes...allaient-ils rire un jour...?
Les oiseaux riaient-ils, eux...?

Hitori ne savait plus. Et il ne voulait pas spécialement savoir...
En ce moment même, il s'était trahit en avouant vouloir chanter. Alors, il avait un peu honte. Un peu timidement, il releva les yeux vers Shirin.
Et ce moineau n'étant décidé à partir...Hitori espérait qu'il n'avait pas décidé d'y batir son nid...!

Shirin regardait Hitori, comme ncapable de s'abandonner à la solitude que lui inspirait le lac... Comme s'il avait peur qu'en tournant son regard éteind sur cette étendue d'eau il ne puisse discerner ces visages vides de vie, ces poitrines percées, ces traînées de sang inépuisables... Il ne voulait jamais vivre ou en l'occurence revivre ça... Ca serait trop lui demander que de le laisser affronter seuls ses démons d'autrefois... Et il n'aurait put accéder ç la requète ...

Il était cependant rassuré par le fait que ce jeune homme reste à son côtè... Il ne pouvait se rendre compte du soutien moral autant que physique qu'il apportait en ce moment au jeune Shirin... L'héritier Tomas n'aurait sans doute put supporter cette solitude... Il regardait son vis à vis lorsque ce denier lui donna son âge, d'une voix calme et douce... Shirin l'identifia comme l'une des plus douce qu'il eut jamais entendue... Mais il ne fit pas le rapprochement avec ce chant si triste qu'il avait eu la chance d'entendre un peu plus tôt... Il restait bien inscrit en lui le fait que cette voix ne pouvait appartenir à un homme normal... Et pour lui jusqu'à présent, Hitori était un homme normal... Aux yeux de feu peut être mais rien d'autre qu'un être humain à part entière... Une fois encore il frissona par ailleurs en croisant ce regard animé d'un feu tellement mélancolique... Il se mordit l'interieur de la joue pour ne pas montrer à son interlocuteur à quel point la rencontre le troublait en ce moment...

On le surnommait roussignol et sa vie se résumait à fuir quelque chose en même temps que de chercher une autre... Mais pour Shirin, c'était loin d'être une vie... Il regarda une fois encore son vis-à-vis mais ce dernier s'était tourné de manière à regarder le lac... Ce qui permettait au moins au jeune Tomas de ne pas se sentir étrangement mal ou bien par rapport à ce regard qui le mettait dans un état étrange... Mais il ne se sentait pas encore d'aplomb pour détourner son regard afin de suivre celui flamboyant de Hitori... Il préférait ne pas courir le risque de passer pour un demeuré aux yeux de ce "perturbateur".

"Je suis surpris... Comment peut-on appeler vie une vie si l'on passe son temps à courir pour échapper à quelque chose ou le rechercher?"

Lui aussi avait perdu quelque chose... Son regard s'intensifia légèrement alors qu'il se redressait un peu plus, regardant toujours cet homme sorti de cette forêt pour le sortir de ses idées noires... Les oiseaux s'étaient tus et planait dans l'air une ambiance étrange, comme s'ils attendaient tous que quelque chose se passe mais Shirin ne pouvait comprendre les signes envoyés par les oiseaux aussi bien que son interlocuteur... Il devrait se consacrer à l'étude de la faune afin de s'en rapprocher et de mieux les comprendre... Comprenant cependant que quelque chose devait se passer, son regard resta posé sur son interlocuteur qui semblait absorbé par la contemplation du lac, il esquissa alors l'ombre d'un sourire en le voyant ainsi... Sans qu'il eut put mettre un nom sur son visage, il lui rappellait quelqu'un... Oui, ces traits fragiles sans trop l'être laissaient divaguer sa mémoire sans lui donner de précisions...

Lorsque trois mots franchirent les lèvres de Hitori... Il sourit, enfin, il avait compris... Il restait tout de même très étonné par ce qu'il venait de découvrir et c'est donc sur un ton hésitant qu'il déclara:

"Tu es celui qui chantait tantôt? Tu as une voix exceptionnelle!! Chante pour moi s'il te plaît..."

Etait-ce exigeant de sa part? Sans doute un peu mais il s'en fichait à vrai dire, regardant le moineau venu taquiner son épaule... Il le vit baisser le regard et comme s'il recouvrait l'usage de ses jambes après un long coma, le jeune homme fit un pas et tendit une main...

"Les oiseaux... Ne chantent pas parce qu'on le leur demande... Il chantent parce qu'ils le veulent... Et tu ne dois pas en être différent... Alors chante..."

Il effleura la joue du brun de son index, lui souriant doucement... La liberté des oiseaux n'avait aucun égal... Il enviait son vis-à-vis pour cette liberté bien qu'elle eut été restreinte ces dernières années par la perte de ce qui semblait également lui être cher... Mais il semblait être rebutté dans son envie par la présence de Shirin qui laissa son bras doucement retomber contre son corps... Son regard de nouveau s'éteignit et il baissa la tête, fermant les yeux pour ne pas avoir à regarder quelque chose qui ne lui inspirerait nulle confiance... Il soupira délicatement et après un temps où seul le clapoti de l'eau se laissait entendre, le jeune homme souffla:

"Je vais m'en aller..."

Il sentait que sa présence devait gêner et pourtant, quelque chose lui indiquait que ça n'était seulement sa présence mais le simple fait qu'il y ait quelqu'un d'extérieur à la nature qui puisse l'entendre... Il restait néanmoins le fait que le jeune homme aurait donné beaucoup pour réentendre cette voix sublime, douce et mélodieuse, aux accents de mélancolie profonde qui donnait aux chants un aspect envoaûtant...

"Je... J'aurais juste voulu que... Après tout je ne peux t'en vouloir... Tout oiseau à le droit à sa part de liberté..."

Et il sourit mélancoliquement une fois encore, regardant son interlocuteur avant de se retourner calmement pour longer la berge du lac, écoutant le son produis par le crissement des pierres lisses sous ses pas légers et réguliers...

Hitori regarda à nouveau son interlocuteur. Comment faisait-il pour vivre ainsi ? Il n'avait pas tout à fait tort...on ne pouvait pas vraiment appeler ça une vie...fuir et chercher à la fois...
Pourtant, c'est ce que faisait Hitori...il le faisait malgré lui, c'était devenu une habitude, à force. Au fond, il avait peur de retrouver cette chose, il avait peur de la perdre à nouveau, de souffrir à nouveau.
L'amour était si compliqué...mais c'était aussi pour ça qu'Hitori voulait la chercher. Un chose si compliquée méritait d'être retrouvée, non ? Elle avait une valeur inestimable grâce à son inaccessibilité.
Alors, le roussignol continuerait à la chercher...De toute façon, il n'avait rien d'autre à faire...

"Cette chose qui m'effraie me fascine aussi...malgré la douleur qu'elle m'a fait subir, je ne peux oublier les moments de bonheur qu'elle m'a accordé."

Avec un faible sourire, Hitori se traita d'idiot et de masochiste. C'était comme s'il cherchait à souffrir, finalement...car il savait pertinemment qu'il souffrirait à nouveau. Mais il voulait retrouver le sourire. Vivre à nouveau sereinement. Seul l'amour avait réussit ce miracle autrefois.
C'était comme si l'amour faisait partit de lui. Il avait perdu une partit de lui, de son identité, sa personalité. Il devait la retrouver. Ce n'était qu'une épreuve de plus...Il espérait que ce serait la dernière...

Lorsque Shirin comprit que c'était Hitori qui avait chanté, le jeune garçon écarquilla les yeux avec étonnement et recula d'un pas. Il était à découvert, comme il le pensait...c'était vrai, il avait chanté, tout à l'heure. A ce moment là, il pensait qu'il n'y avait personne...Il avait totalement oublié ce détail lorsqu'il avait vu Shirin au bord du lac, puis en ayant vu ces larmes...
Shirin lui demandait de chanter tout d'abord, puis finalement il comprit la nature de son chant. C'était un chant de liberté...comme tous les oiseaux.
Un chant exeptionnel...ce chant lui avait permis de vivre, autrefois, sans qu'il en accorde énormément d'importance...à présent, c'était un besoin vital. Il ne pouvait imaginer sa vie sans sa voix.
Hitori ne put s'empêcher un rougissement en sentant Shirin le frôler en annonçant de telles paroles...
Comme les oiseaux, il ne chantait que pour lui-même ? Pour sa liberté ?

Chantait-il pour sa liberté ? Non...peut être pas...il n'en avait pas vraiment voulu, de cette liberté...Il aurait préféré rester enfermé au palais...quoi que...là-bas, sa voix n'était qu'un jouet, en quelque sorte...il n'avait chanter que pour l'orgueil et le plaisir des autres, en se pliant à leurs exigences...jamais pour son propre plaisir, jamais lors de sesn envies.
Oui, depuis cette fuite, il avait enfin compris que cette voix était importante. Elle savait apaiser toutes les âmes, même la sienne...

Mais, devait-il ne chanter que pour lui...?

Shirin annonça partir. Surpris, Hitori fit deux pas en avant. Il ouvrit la bouche, il voulut demander pourquoi, mais rien ne sortit. Il n'avait pas à décider pour les autres. Il n'avait jamais aimé qu'on décide pour lui...Il l'avait fait durant bien trop d'années...
Alors, il n'allait pas forcer les autres. Sa bouche se referma, ses yeux restèrent rivés sur Shirin. Il ne disait rien, pas un mot, mais ses yeux semblaient prononcer des paroles inaudibles. Ou alors, était-ce une flamme au fond de ses yeux...?

Shirin voulait l'entendre...et, de nouveau, le compara à un oiseau. Tout oiseau a sa part de liberté...

"Je ne suis pas un oiseau ! !"

Ces mots avaient été presques agressifs. Confus, il sentit le rouge lui monter aux joues. Il n'avait pas voulu le dire si méchamment...un peu honteux, il se mit à fixer le sol, comme si ses yeux rouges cherchaient un refuge inexistant.
Le moineau sembla protester ; il piqua le haut de la tête d'Hitori, il n'y allait pas fort mais ça picotait.

"Quoi...? C'est vrai !"

Bah oui, qu'il sache, il n'avait pas une paire d'aile à la place des bras.
Il n'y avait que sa voix qui pouvait se rapprocher des oiseaux. Et encore...Elle était d'une beauté différente, peut être même supérieure.
D'un geste hâtif, Hitori chassa l'oiseau qui s'envola pour se poser sur une branche, visiblement vexé.

Cet homme, en face de lui, se sentait triste, comme Hitori. Il souffrait...? Le jeune homme n'en connaissait pas la raison et estimait qu'il n'avait pas à la connaître. Seulement...pourquoi ne chanterait-il pas pour quelqu'un qui se sent seul ? Hitori pouvait le sentir, Shirin se sentait seul...comme lui...et il avait mal, comme lui.
Sa voix pouvait-il le soulager...?

Si oui, alors, pourquoi ne pas chanter ? De plus, Shirin l'avait compris. Hitori n'avait pas apprécié qu'il le compare de nouveau à un oiseau car il savait très bien qu'il resemblait plus à un oiseau qu'à un humain dans sa manière de penser.
Mais bon, il n'avait pas non plus un cerveau de moineau...Hitori avait quelques points communs, mais c'était tout.
Même si sans ses oiseaux, il perdait son identité...Mais contrairement aux volatiles, il n'allait pas chanter pour lui-même, cette fois.

Sûrement, sa voix le retiendrait...il s'arrêterait de marcher pour l'écouter...
Sûrement, oui...

Tout doucement, les lèvres d'Hitori remuèrent. Une douce voix s'éleva dans les airs...De nouveau, la nature semblait faire un silence. C'était comme si la tristesse de cette voix résonnait jusqu'au plus profond de soi-même.
Oui, ce chant était si beau...si trite...néanmoins, on pouvait y sentir de l'espoir.

Ainsi, Hitori fit entendre sa voix. Il était gêné, il avait perdu l'habitude de chanter pour les autres. Mais, là, c'était différent. Il ne chantait pas sous les ordres de quelqu'un...il ne chantait pas pour lui-même, pour sa liberté ou cacher son désespoir...non, il chantait pour quelqu'un qui avait besoin d'entendre ce chant.
Elle souffrait, d'une douleur différente...mais elle éprouvait de la douleur.

Hitori comprit enfin qu'un chant n'était pas pour soi...il était pour des personnes qui le méritaient. Qui en avaient besoin. D'ailleurs, ne chantait-il pas plus pour les oiseaux que pour lui-même ?
Pour la nature, pour sentir le vent porter sa voix ?
C'était une forme de bonheur...un bonheur éphémère, presque irréel...mais ainsi, il apaisait les esprits les plus torturés.

La voix d'Hitori baissa doucement, puis se tut complètement. Hitori fixa à nouveau le sol, gêné.
Il ne savait pas s'il devait continuer à chanter...
Il ne comprenait pas vraiment les autres.

Shirin repensait avec émotion aux paroles dites par son interlocuteur... Il décrivait cela avec tant de beauté et de douleur à la fois... Le corps du jeune homme fut secoué de frisson alors que doucement son regard s'assombrissait, la brise légère repoussait ses cheveux sur ses épaules agréablement, elle caressait ses joues, courant dans son cou pour ensuite se fondre dans la masse de cheveux... Shirin ne voulait pas du tout regarder devant lui ou derrière lui... Il avait peur de se qu'il y verrait... Hitori serait-il encore là lorsqu'il se retournerait, quelqu'un l'attendrait-il lorsqu'il releverait la tête pour savoir où il allait? Un frisson désagréable le parcourut et il se mordit la lèvre cette fois.

Il repensa au visage de son vis-à-vis... Il avait légèrement rougi lorsque shirin lui avait effleuré la joue... Ce jeune homme devait vraiment être étranger aux gestes de tendresse ou de douceur... Ou alors les avait-il oublié, comme lui? Il soupira... Il se sentait pitoyable de rêver ainsi au fait que quelqu'un puisse le supporter dans son malheur en étant au même niveau que lui... Il allait finir par voir des moutons courir après des loups si ça continuait dans ce sens et il ne se sentait pas apte à affronter ce genre de vision...

Il venait de percevoir le crissement précipité de deux pas sur la berge mais plus rien après, ce qui lui avait fait relever la tête pour l'incliner vers le passé venait de s'arrêter et il soupira, continuant de marcher et regardant finalement au sol, toujours trop peureux pour observer son futur en face... Il fut surpris par les paroles de Hitori qui l'obligèrent à se stopper... Il n'était pas un oiseau?! Le jeune homme aux yeux de crépuscule releva son visage vers le ciel pour observer quelques un de ces spécimens tellement libres...
Il fut jaloux mais n'en montra rien, préférant admirer la beauté de leur vol et de leur plumage... Ils étaient tous différents, chantaient sur diverses intonations, exhibaient des plumes de différentes teintes... Se pavanaient à leur façon dans le ciel d'un bleu pur... Comme cet après midi désastreux où Shirin s'était éveillé dans un monde qui lui était en tous points étranger.

Il esquissa le semblant d'un sourire et regardant le moineau qui s'était posé sur la tête de Hitori voleter jusqu'à une branche de la clairière où il se posa... Ainsi Hitori l'avait finalement défendu de faire de ses cheveux l'emplacement idéal de sa future habitation... Il voulut rire mais alors qu'un sourire effleurait ses lèvres, son rire resta bloqué dans sa gorge et il ne put faire autre chose que cette esquisse de sourire montrant comme il était agréable de se sentir entouré...

"Moi j'ai trouvé que tu aurais put leur ressembler... "

Et se fut tout, il s'avança de nouveau, doucement, d'un pas léger et furtif, essayant au possible de faire le moindre bruit lorsque soudain... Se fut la voix de Hitori qui le retind... Il s'arrêta en pleine avancée, cloué sur place par la portée de sa voix, sentant à présent dans son dos souffler un vent frais, lui portant la voix de Hitori jusqu'aux oreilles... Il frémit de tout son long devant la magnificence de cette voix si douce... Tant de mélancolie et de tristesse dans cette voix magnifiquement belle...

Elle en était envoûtante, magnifique, sublime pour le jeune homme qui murmura pour lui même, très doucement:

"Pourquoi ne s'envole-t-il pas?"

Il se retourna doucement pour regarder son interlocuteur chanter... Il semblait bloquer sur la vision de son vis à vis... Et il le trouva beau... A la hauteur de sa voix, dans toute sa magnificence, trop beau pour n'être que quelqu'un d'humain... Il savait au départ que cette voix ne pouvait être celle de quelqu'un de normal...

Il revint sur ses pas, un peu plus vite qu'il n'aurait voulu, autant il était parti au ralenti, autant il se pressait de revenir, comme s'il avait peur de vraiment le voir s'envoler... Il courut presque afin d'arriver avant son départ, voulant à tout prix être à ses côtès pour qu'enfin il puisse retourner de là où il venait... Il avait peur...

Et alors qu'il était à un peu moins d'un mètre, il s'arrêta, regardant les dernières notes du chant mourir sur les lèvres de celui qu'il avait en face de lui... Il sourit alors doucement et ses yeux semblèrent se raviver... Il savait qu'il devait être l'exception, comme si quelque chose dans l'attitude de cette personne voulait lui dire que c'était rare, qu'il était le premier depuis longtemps à l'entendre.

Il voulut parler, lui dire à quel point il chantait bien, à quel point sa voix était un don du ciel et qu'il ne pouvait nier sa ressemblance avec le chant d'un oiseau même si aucun chant d'oiseau ne provoquait cet effet là chez Shirin... Il sourit à son interlocuteur et leva sa main droite qu'il posa sur la joue de son vis à vis... Il était légèrement plus petit que Hitori, une différence à peine visible, mais en ce moment, on voyait à quel point cette différence marquait ce duo...

"Tu as dit que tu n'étais pas un oiseau... Sais-tu... Qu'il y a diverses sortes d'oiseaux et qu'ils ne sont pas tous de la taille d'une paume... Il y en a dans les légendes... Que l'on apparente au paradis..."

Il faisait bien sûr allusion aux anges, souriant à celui qui venait de chanter pour lui l'un des airs les plus beau mais les plus triste qu'il ait jamais entendu de toute sa vie, il lui avait réchauffé le coeur en même temps que de lui faire mal et alors que son regard clair se perdait momentanément dans celui de feu de son vis à vis, il ne sut plus quel était son état...

Allait-il mal ou bien? Se sentait-il très léger, aussi léger qu'une plume ou bien très lourd, autant qu'un éléphant? Pouvait-il à présent regarder ce qui l'attendait en face ou en avait-il encore peur? Il ne savait plus mais ce qu'il savait c'était qu'il ne voulait pas partir maintenant... Hitori avait éccepté de chanter pour lui et ça le touchait au plus profond de son être... Son chant était beau... Pur...

Doucement, Shirin sentit sa main caresser la joue de son interlocuteur pour ensuite retomber sur son cou avant de lacher sa peau, il souriait tout de même encore, visiblement toujours aussi mélancolique mais un peu rassuré, conforté dans un monde plus doux...

Hitori se sentait gêné, mais content. Shirin semblait flotter entre le bonheur et la tristesse...C'était un étét doux et dur à la fois, Hitori l'aimait car son ambiguïté lui donnait l'impression d'être en plein rêve...Hitori était un peu fier de lui, alors un doux sourire apparut sur son visage.
Le garçon en face de lui parla à nouveau d'oiseau, mais Hitori compris clairement une allusion aux anges...
Alors, c'était ça, l'impression qu'il donnait ? Être un ange ? Peut être...les anges...ne devaient pas être heureux...

"Les Anges n'ont pas le droit à l'amour...alors, je ne veux pas en être un..."

Shirin vient à lui caresser la joue, son teint passa alors directement à l'écarlate. Nénamoins, il ne broncha, ni le repoussa. C'est ce qu'il aurait fait en temps normal, mais là, les choses étaient différentes...le garçon en face de lui nageait dans une sorte de monde serein, et Hitori ne voulait pas le briser.
Il se souvenait des mots de l'empereur, lorsqu'il l'entendit pour la première fois...ses larmes avaient coulées, et il avait alors déclaré que c'était ce monde mélancolique qui lui manquait, que peut être, il avait cherché dans un moment d'égarement...
Etrangement, ces mots n'étaient jamais disparus de l'esprit d'Hitori. Tout comme ces larmes. Hitori n'arrivaient pas à les comprendre. De la même manière qu'il ne savait pas si c'était bien ou mal...mais, si cela donnait une impression de bien être, alors, il continuerait...

Malheureusement, l'empereur avait finit par oublier que "le roussignol" était tout de même humain, et son chant était devenu plus banal qu'indispensable. L'empereur n'avait pas compris le sens qu'avait la voix d'Hitori...
Cette voix était sûrement née pour apaiser les âmes...mais le jeune homme l'avait utilisé si souvent à tort et à travers sous l'ordre de son supérieur qu'il l'avait oublié...
Enfin, c'était du passé, à présent. Maintenant, il pouvait choisir lui-même le sens de ses chants...

D'un sourire triste, les yeux rivés sur ses pieds, il poursuivit son raisonnement précédent :

"Les oiseaux...n'ont jamais été libres, tu sais...en réalité, tu as raison...je suis...un oiseau..."

Il releva la tête et regarda son interlocuteur de ses yeux tristes et le teint légèrement rougit. Il se confiait rarement sur ses états d'âmes et ses impressions, alors, c'était embrassant pour lui.

"Comme moi, ils sont rongés par une obsession les obligeant à voler, sans cesse...notre obsession est, bien sûr, de nature différente..."

Mais peut être plus proche qu'il ne le pensait...

"Si les oiseaux n'avaient rien pour se poser, ils seraient obligés de voler sans s'arrêter...Alors que tout le monde voit leur vol comme une liberté, il est pour eux un fardeau...ils ne cessent de voyager, dans le cycle reproductif. Ils doivent sans cesse construire leur nid, puis s'envoler dans des pays plus chaud quand vient l'hiver, pour bâtir à nouveau un nid...les oiseaux sont loin d'être libres...ceux qui ne suivent pas ce cycle meurent..."

Ils n'avaient pas d'endroit leur étant propre, et ils étaient condamner à voler sans cesse. Comme Hitori, leur rêve était, d'un jour, pouvoir arrêter ce cycle infernal et pouvoir se poser dans un endroit qui serait le leur, vivant leur vie comme ils l'entendaient...
Mais ils n'avaient pas le choix...

Hitori ne pouvait que fuir, que chercher. Il n'avait pas d'endroit où aller. Comme ces oiseaux obsédés de suivre le cycle reproductif, Hitori était obsédé par cette recherche de l'amour.
L'obsession mène à une folie impossible à arrêter.
Et encore, le roussignol se sentait plus libre que ces oiseaux...S'il le voulait, il pouvait tout arrêter, se poser, bâtir son nid. Mais seul...
Hitori voulait bâtir quelque chose avec quelqu'un. Ce quelqu'un représentant l'amour.

Il était trop obsédé par cette idée pour l'abandonner. A vrai dire, il songeait à peine à cette possibilité. Cela faisait trop longtemps qu'il cherchait...des années de fuite d'abord, et ensuite de recherche suite à un trop grand vide. Il était inévitable qu'à force, cette recherche devienne une obsession.
Et dès lors, une solitude s'installe.

C'était incroyable comme peu de chose pouvait rendre les gens malheureux.
Mais Hitori n'avait jamais rien eu d'autre que l'amour et sa voix, l'argent ne l'interessait pas.
Il avait perdu un des deux pôles de sa vie. Il était normal pour lui de le chercher.

Il se souvenait de cette misérable enfance, il était presque un mort vivant. Il n'avait pas d'amour, et ne connaissait pas encore sa voix. Il vivait sans but, mais étant un enfant il ne pouvait penser au suicide. Etant un enfant, il n'avait pu partir à la recherche de quelque chose, et puis, à la recherche de quoi ? Il ne savait même pas ce qu'était l'amour.
Lorsqu'il découvrit le chant, il comprit que sa voix était importante. Beaucoup l'admirait pour ça, mais d'autres le méprisaient. Ils disaient qu'il était le préféré à cause de ça...
Pourtant, il n'avait pas d'affection particulière...

C'était cet homme, ce garçon caché derrière les murs du palais lui avait montré "l'amour". A cette époque, il ne le connaissait pas encore, ce mot...Mais il l'avait vite compris.
Il n'avait eu que ça. L'argent ne signifiait rien à ses yeux, il était inutile puisqu'il ne le rendait pas heureux...

L'ironie avait voulu que par le passé, l'amour fut plus présent que sa voix, étant donnée que cette dernière était utilisée dans un mauvais sens...Et à présent, Hitori n'avait que sa voix et plus l'amour...

Avec seulement ça comme base dans la vie, comment ne pouvait-on pas devenir obsédé par elles ?

"Ces oiseaux n'ont pas le choix...ils n'ont vécus qu'avec cette idée, le cycle reproductif...alors, ils ne voient pas d'autres possibilités. Ils sont bloqués par leurs bases qui les font vivre..."

Tout cela avait un côté vraiment cruel...Hitori regarda à nouveau Shirin avec un doux sourire.

"Mais, je ne crois pas qu'il existe un seul être libre. Esclave de sa condition, de son passé, de son obsession...on ne peut pas s'en défaire. Il faut juste savoir vivre avec et trouver un but..."

Même si ce but est faux, au moins, il donne une direction et permet de passer outre l'ennui...

A la réflexion d'Hitori, Shirin eut un sourire vague et triste, peiné de voir ce jeune homme qui semblait si pur réagir d'une telle manière... Il semblait avoir été touché dans le passé au plus profond de son être et plus les minutes s'écoulaient, plus le jeune homme se rapprochait de la vériter concernant son vis-à-vis... Il avait subi un échec amoureux... L'amour pouvait être tellement maladroit... Shirin en savait quelque chose. De plus, il était impossible de le préserver des attaques du monde extérieur ce qui rendait une relation précaire....

"Tu as un point de vue tellement négatif sur tout... S'en est décourageant... Même les anges ne t'inspirent nulle sympathie."

Néanmoins, Shirin sourit à son interlocuteur, ne sachant trop quoi faire d'autre pour rassurer ou apporter un quelconque réconfort au jeune homme à la voix cristalline qui portait ce surnom approrpié ou pas qu'était "le roussignol"... Le jeune homme ne savait comment réagir, la situation se présentant comme assez étrange... Il s'était légèrement reculé, ne sachant toujours s'il se situait dans une marge de bien être ou de mal être... C'était comme demander à quelqu'un se trouvant sur l'équateur de lui dire s'il était au nord ou au sud... Autant dire qu'il lui était impossible de définir son état... La présence du brun à ses côtès le troublait tout en ayant un effet apaisant inespéré qui faisait tourner la tête au jeune nouvel endormi... Aussi afin de ne pas trop penser à cela, il regarda Hitori une fois encore qui semblait perdu dans ses pensées...

Il regarda Hitori qui lui regardait ses pieds d'un air gêné... Pourquoi? Impossible à dire pour Shirin qui voulait ou plutôt cherchait vainement à capter le regard de son interlocuteur qui continuait sur sa lancée négative sur les oiseaux... Le jeune homme regarda le moineau de tantôt, toujours posé sur cette branche, fixant Hitori sans ciller... On aurait presque pu sentir la tension dans l'air... Il fut content de ne pouvoir capter l'expression de ces yeux sombres qui ne lâchaient pas ce jeune homme aux yeux de feu... Il se tourna donc vers le dit jeune homme, souriant à nouveau pour s'expliquer calmement:

"Encore du pessimisme... Crois-tu sincèrement que les canaris, seuls dans leurs cages, sont heureux de leur situation à regarder leurs congénères toucher les nuages..."

Son air abattu fit revenir le jeune homme à la réalité et doucement, il regarda le lac qui lui apparu tel qu'il était aux yeux de tous: froid et vide... Il avait vu dans ces eaux tant d'espoirs se profiler avant puis tant de souffrance mais maintenant, il n'y voyait plus rien... Rien que les eaux aux profondeurs abyssales et à la froideur glaciale... Il se dit que ne rien voir était pire que ses horribles visions...

"Les oiseaux ne sont pas tous condamnés à la vie que tu décris comme étant la leur... Certains se sont posés sur des îles qu'ils ne quittent plus, d'autres se sont habitués aux températures... Il n'y a qu'à force de perséverrance qu'on arrive à nos fins... Je ne t'ai pas comparé à un oiseau dans ce sens... Tu as une voix quiest tellement belle mais tellement triste, je sens qu'elle n'a pas toujours été ainsi et si tu veux mon avis, il serait temps qu'elle redevienne comme avant... "

Il avait facile à le dire mais sans doute le faire lui aurait-il posé plus de problèmes... Il aurait peut-être fui comme l'avait fait son interlocuteur... Peut-être aurait-il affronté la perte et serait-il allé de l'avant... Il était temps néanmoins que cette voix mélancolique s'embellisse grâce à des tonalités plus enjouées...

Mais la folie était une sorte de liberté... Une liberté dangereuse mais une liberté tout de même... Car à partir du moment où la raison ne fait plus partie de l'esprit, l'esprit se met à dériver, sans vraiment faire attention aux autres environants qui pourraient tenter de le retenir entre des barreaux... Shirin n'avait jamais apprécié ses gens qui tentaient de retenir les gens entre des barreaux dorés tellement renforcés qu'avec la meilleure des volonté, on ne pouvait les briser...

Néanmoins, la seule cage qui pouvait être constatée, ici, était celle que Hitori avait lui même imposé à son esprit... Shirin trouvait ça triste mais après tout s'il en était décidé ainsi, le jeune homme ne chercherait pas à le détourner de sa voie contre sa volonté, c'était non seulement mal poli mais en plus indiscret... Si Hitori le laissait faire néanmoins, pourquoi pas?!

"Nous ne sommes pas tous obligés de nous plier aux lois... Ou à nos espoirs... A nos obsessions également... Je... Je crois que si tu décidais de regarder ce qui te présente à toi d'une autre façon que celle que tu as de le faire en ce moment, tu pourrais trouver plus facilement ce que tu cherches... Il t'apparaîtrait plus facile de le trouver..."

Shirin en était convaincu, Un jour, son interlocuteur, ce roussignol finirait par trouver quelqu'un qui lui apporterait l'amour dont il avait visiblement grandement besoin... Et lorsque ça se serait passé, Il recouvrirait sa voix d'un voile doux qu'on appelle tendresse pour adoucir les moeurs de bien des gens... Car si sa voix plongeait, dans l'actuel, les gens dans une transe étrange, elle ne leur donnait pas une sensation de bien être total... Shirin releva sur son vis-à-vis un regard posé, souriant..

"Tu sais, autour de toi le monde n'est pas que négatif comme tu peux sans doute le voir... Et les oiseaux sont là pour nous le prouver... Bien qu'ils doivent comme tu le dis toujours voyager pour sauver leur peau, ils chantent quand ils le veulent, montrant que lorsque la vie connait des bas, elle peut aussi en avoir des hauts..."

Il ne faut juste pas se rabattre sur un échec... C'était du moins ce que pensait le jeune homme aux yeux clairs qui n'avait toujours pas lâché du regard son interlocuteur... Il sourit d'ailleurs d'un air un peu plus enjoué avant de décider qu'il était temps de stoper cette conversation des plus déprimante sur la possible liberté des oiseaux.

"Baignons nous... L'eau est un peu fraîche mais elle se réchauffera vite avec le soleil qui s'annonce... S'il te plait, reste juste encore un peu... Rien qu'un peu, je ne demande rien d'autre..."

Oui, Shirin ne devait pas avoir tort...Hitori avait dû être pessimiste...mais, après tant de solitude, aurait-il pu penser autrement ? Seul, il ne pouvait que voir les choses négatives. Seul, il était plongé dans une obscurité totale...Etait-ce cette obscurité qui l'empêchait de libérer totalement sa voix ?
Pouvait-on penser posititivement après tant de souffrance ? Sans l'aide de personne, Hitori n'y croyait pas. C'était vrai, il était décourageant...heureusement que sa voix comprensait ses propos...

Sa vision était si déformée qu'il ne voulait même plus y faire attention. Il avait conscience de s'enfoncer, mais il n'arrivait pas à en sortir. Il voulait voir autrement, mais il n'y arrivait pas. Cela faisait si longtemps qu'il avait une vision péjorative des choses...depuis qu'il était enfant...sa déception amoureuse l'avait à nouveau plongé dans cette vision du monde.
Mais, lorsqu'il possédait cette chose perdue, ne se sentait-il pas plus libre ? Ne regardait-il pas les chose d'une façon plus neutre ? Et même parfois optimiste ?
L'idée d'un Hitori optimiste lui paressait impossible parce qu'elle était trop lointaine. Parce qu'il avait perdu cette chose et qu'il ne la retrouvait pas.
Mais d'après Shirin, c'était cette façon de pensée qui l'empêchait de la voir...alors, il n'y avait pas d'espoir ? Pas un seul ?

"J'ai peur..."

Oui, il avait peur. Il était apeuré d'avoir passé tant de temps à chercher pour rien, ou alors d'être passé à côté. Mais en même temps, chercher seul...on ne pouvait pas trouver l'amour ainsi ?
Il se trompait sur toute la ligne ? Et le pire, c'est qu'il en avait conscience...il le savait mais il ne cessait de le nier...alors, comment faire ?
Chanter...pour montrer le bonheur ? Les paroles de Shirin lui paressait si belles, si justes ! Comme une lumière venant l'éclairer, lui montrer qu'il se trompait de chemin, qu'il devait changer de direction.
A présent, ses yeux étaient rivés sur Shirin, et malgré lui, une larme perla le long de sa joue. Il était immobile, il ne savait plus quoi penser.
Il venait de perdre tous ces repères, mais, pas dans un mauvais sens. Il les avait perdus pour mieux les reconstruire. Mais y arriverait-il...?

Il ne savait plus quoi penser...plus quoi faire. Devait-il tout arrêter ? Non...il n'en était pas capable. Tant qu'il ne trouverais pas l'amour, il ne pourrait vivre sans. Il devait la chercher...
Finalement, tout aurait été mieux s'il n'avait jamais aimé...Il pourrait encore chanter pour les autres, pour le bonheur.
Il essuya vivement sa joue puis fit un doux sourire à son interlocuteur et fit d'une voix tout aussi douce :

"Si je dois chanter pour montrer les belles choses de la vie...alors, j'aimerais que tu sois le premier à m'entendre...!"

Oui, ce serait bien.
Il espérait bien le revoir un jour...non, c'était certain. Lorsqu'il aura retrouvé ce qu'il avait perdu, alors il repartirait pour partir à la recherche de Shirin.
Finalement, il était peut être condamné à parcourir ces terres toute sa vie...?

Son teint rougit légèrement lorsque son interlocuteur lui proposa d'aller se baigner. Il était confus et baissa les yeux avec gêne. Bah, ce n'était que se baigner...et puis, il en avait bien envie, finalement, cela faisait longtemps qu'il n'était pas allé dans l'eau.
D'ailleurs, cela donnait une impression étrange. Lorsqu'il plongeait dans l'eau, on avait l'impression que ses yeux allaient s'éteindre. Hitori se rappelait qu'un jour, en allant se baigner dans un lac, un enfant l'avait soudainement prit par le bras en pleurant. Il proclamait qu'il allait s'éteindre et qu'il ne remontrait plus à la surface.
C'était totalement idiot...mais, Hitori ne pouvait le voir totalement ainsi. Ses yeux n'étaient pas sa vie...Il pouvait vivre sans.

Il n'en avait pas besoin pour chanter. Alors ça n'avait pas vraiment d'importance. Beaucoup avaient peur de ses yeux, mais d'autres les trouvaient fascinant. Mais Hitori, lui, les détestait. Cela aurait été bien qu'ils s'éteignent. Comme ça, les gens ne l'aurait pas autant traité de démon. Comme ça, il n'aurait pas toujours été seul.
Mais, sans ces yeux, l'aurait-on appeler "le rossignol" ?
Hitori ne pouvait pas accepter que ce surnom lui soit donner pour ses yeux et non pour sa voix. Mais, après tout, il existait beaucoup d'oiseaux...alors, les deux y seraient pour quelque chose ?

C'était à cause de ces questions que le jeune garçon n'aimait pas ses yeux. Il ne les comprenait pas.

Hitori mit quelques instant avant de sortir de ses pensées. Alors, il aquiesça d'un signe de tête. Il était quand même embarassé de devoir se déshabiller, peut être à cause de ses préférences sexuelles. Mais il le fit quand même.
Alors, il enleva son haut laissant son torse à découvert. Il enleva ses divers bijoux, son collier et ses bracelets puis enleva ses bottes, ainsi que son poignard.
Bah, Shirin n'allait sûrement pas l'attaquer...

Hitori faisait confiance à ce garçon. Il espérait bien ne pas tomber malade, sinon sa voix en serait affectée et il n'apprécierait pas du tout...
Hitori finit par enlever son pantalon et se retrouva en sous vêtements. Les joues encore rougies, il ne traîna pas pour rentrer dans l'eau.